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Les cocotiers, le sable, la sécurité informatique et un Sussu !

Portraits

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13/01/2023

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Cédric Baillet, ESME 2000, RSSI au Club Med (Responsable Sécurité du Système d'Information), nous parle de son cursus et répond à quelques questions

Support, expertise technique, chefferie de projet, avant-vente, gestion d'étude R&D, responsable marketing et finalement RSSI. Une carrière avec de nombreuses casquettes et certains enchainements qui peuvent au premier abord paraitre surprenants. Un chemin riche avec la sécurité en filigrane depuis bientôt 20 ans.

Cedric Baillet a débuté sa carrière comme consultant réseau chez Devoteam. Après trois années de missions variées chez Alcatel-Lucent, Cisco, Worldcom ou encore Renault, il entre chez Orange fin 2003 pour travailler sur les communications sur Ip, à l’époque technologie innovante commençant tout juste à se développer sur le territoire français. 

Les besoins métiers autour de cette nouvelle technologie lui ont permis un parcours riche (ingénieur support et production, avant-vente technique, responsable R&D pour le marketing puis chef de produit et RSSI à mi-temps) et une nouvelle orientation vers la sécurité ayant abouti à son intégration dans ce qui a été le premier noyau ayant donné naissance à Orange CyberDefense. 

En 2014, c’est une prise de poste en tant que RSSI chez Vivarte (retail) qui vient finaliser un parcours de plus en plus tourné vers la sécurité. Il est aujourd’hui RSSI au Club Med depuis 2017.


Question Comment arrive-t-on à un poste de RSSI (Responsable de la Sécurité du Système d’Information) après un démarrage dans les réseaux et des fonctions de développement d’offres qui a priori ne favorisent pas cette orientation ?

Le poste de RSSI tel qu’il est perçu aujourd’hui est relativement récent et aucun cursus formalisé n’existait pour préparer ma génération à ce type de prise de poste. C’est donc un métier où l’on retrouve des profils assez variés. L’expérience acquise au travers des interventions chez les clients d’Orange, sur les études menées avec les équipes R&D ou la structuration des offres m’a offert une richesse d’expériences techniques tout autant que fonctionnelles qui ont permis cette réorientation. Un RSSI est finalement un chef d’orchestre qui doit comprendre le fonctionnement d’une entreprise, ses métiers, ses processus essentiels pour intégrer la sécurité de façon naturelle et au bon niveau tout en échangeant avec des profils très différents (de l’expert technique au top management). 

Bien que mon expérience marketing ait pu apparaitre comme un frein au commencement, c’est en fait une expérience très riche qui m’apporté de nombreuses connaissances aujourd’hui essentielles à un RSSI moderne.

Question : Diriez-vous que vous avez été le pilote de votre parcours ? Ou que ce sont les recruteurs qui ont décidé pour vous ? Ou encore le hasard ? 

Après avoir découvert la sécurité lors de RFP soumis par de grandes entreprises françaises (banques, assurances, industries), ce sujet m’a attiré très fortement. J’ai eu la chance d’être identifié rapidement comme l’un des experts sur ce domaine relativement confidentiel à l’époque. Je me suis structuré au travers de certifications, de formations, et surtout des échanges avec les nombreuses expertises qui étaient présentes chez Orange. Les besoins autour des communications sur Ip m’ont permis de mettre tout cela en pratique à une échelle que seule une entreprise comme Orange (intégrateur et opérateur) pouvait m’offrir.

Envisager la sécurité d’un domaine technique pour que cela soit mis en œuvre chez des centaines de clients au travers de solutions intégrées ou de services managés est absolument passionnant et très formateur. Le développement d’une filiale sécurité et la transformation de ce domaine m’ont permis de définitivement basculer sous l’étiquette « sécurité ».

Le passage d’une société comme Orange vers Vivarte puis le Club Med s’est fait de façon naturelle suite à ma volonté d’être en prise directe avec le pilotage de la sécurité et les évènements quotidiens qui y sont associés. 

Les opportunités se sont présentées à des moments où j’étais tout simplement prêt à les saisir. C’est donc tout à la fois la chance, mais aussi les moments ou ces propositions sont arrivées qui ont permis ces changements de postes.

Construire une nouvelle activité, la développer et voir son impact, est quelque chose qui m’a toujours attiré et que l’on retrouve dans mon parcours chez mes trois derniers employeurs. C’est sans doute cet aspect qui m’a poussé à prendre ces postes plutôt que de m’orienter vers des entreprises beaucoup plus matures comme les banques ou les assurances. Si l’on considère ce prisme comme analyse, je pense que mon parcours est finalement assez cohérent.

Question : Selon vous, quelles qualités ont poussé les recruteurs à venir vous chercher ? 

Sur le premier volet de ma carrière, c’est essentiellement l’expertise technique. Mon parcours chez Orange avec les nombreuses évolutions a été lié à ma curiosité et à ma vision de l’avenir sur plusieurs sujets. Cette capacité à identifier les difficultés et à envisager des solutions à l’échelle de l’entreprise m’a permis de recevoir des propositions de postes inattendues au premier abord (passage de l’expertise technique au marketing) mais extrêmement riches. L’ouverture d’esprit, une vision globale et le souci des utilisateurs ont été des facteurs déterminants pour les postes de RSSI. L’expertise technique est, bien sûr, un prérequis, mais ce n’est plus le facteur différenciant aujourd’hui pour de tels postes.  

Question : Le Club Med est une entreprise connue et emblématique du monde du tourisme. Quels sont les particularités de cette industrie pour un métier comme le vôtre ?

Le Club Med est une entreprise très dynamique qui nécessite de suivre son rythme et de s’adapter en permanence. Impossible de s’endormir si l’on veut avoir une chance de suivre la multitude de projets en cours : Datalake, intelligence artificielle, IOT, ou tout simplement évolution des réseaux pour couvrir des lieux magnifiques mais éloignés ou un bateau de croisière. Les problématiques sont très diverses et impliquent de comprendre les contraintes de nombreux métiers pour répondre au mieux aux besoins de nos clients tout en respectant des réglementations en constante évolution.

Travailler dans un tel cadre nécessite une veille active et surtout un échange permanent avec les nombreux métiers de l’entreprise : équipes juridiques, techniques, marketing, commerciales, RH ou les GOs en village. C’est seulement au travers de ces échanges que l’on peut acquérir la connaissance fine de l’entreprise pour essayer de la sécuriser au mieux. 

Si les séjours dans les villages Club Med font rêver, ils sont surtout l’occasion d’échanger avec les métiers qui font vivre notre entreprise, du chef de village en passant par le barman ou le GO petit enfance. C’est un aspect absolument essentiel qui permet de mieux saisir les contraintes quotidiennes qui pèsent sur ces métiers pour tenter d’établir un bon équilibre entre la sécurité et la souplesse quotidienne nécessitée par le fonctionnement d’un village Club Med.

Le cadre réglementaire global est plus classique avec le nécessaire respect des réglementations sur la vie privée, les paiements mais également la gestion des demandes des douanes ou encore du RSE. 

Question : Dans quelle mesure le Club Med a-t-il été impacté par la crise Covid ? 

La société a été intégralement à l’arrêt pour la première fois en soixante-dix ans d’histoire. Une fois tous nos clients rapatriés et la gestion commerciale effectuée, il a fallu garantir les services essentiels en équipes restreintes et à budget tendu. Heureusement, les choix stratégiques effectués très rapidement ont permis un redémarrage particulièrement vigoureux avec une entreprise ayant conservé ses équipes et ressortant ainsi très bien positionnée de cette période particulièrement difficile.

Question : Côté carrière, que vous a apporté l’école ? 

L’ESME Sudria est une école reconnue qui permet de voir les portes de nombreuses sociétés s’ouvrir. C’est donc la chance de pouvoir choisir son orientation de carrière, voire même de pouvoir se ré-orienter en ayant des bases solides sur lesquelles s’appuyer. Concernant le socle d’apprentissage qui nous a été donné, je pense que l’élément le plus déterminant a tout simplement été d’apprendre à apprendre. Nous sommes dans un monde en constante évolution. Savoir se remettre en cause est donc essentiel pour ne pas perdre pied. Cela est particulièrement vrai dans la sécurité avec un cadre technique et juridique évoluant à grande vitesse ces dernières années.


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