La journée d'un Sussu diplômé (opus n°5) : Mathilde
Mathilde Staehle (2019) Laboratoire Énergie et Système, spécialité mécatronique.
J’ai choisi la spécialité mécatronique pour sa pluridisciplinarité. Comme en systèmes embarqués, je ne voulais pas me contenter de la programmation et des circuits électroniques. Je préférais avoir une vision « plus large », où je pouvais comprendre autant le fonctionnement et la programmation des capteurs que les différentes commandes et la mécanique des projets.
Forte de ces connaissances, j’ai pris mon premier poste en tant qu’ingénieur système. Le but était encore d’avoir une vision globale – mon rôle étant de spécifier et de concevoir des systèmes complexes. Je travaillais alors sur le système de gestion de combat des frégates de défense aériennes, chez Naval Group. Je trouvais cela passionnant mais la composante humaine, que nous découvrons à l’ESME Sudria lors des salons étudiants et des journées portes ouvertes, me manquait.
Après de longues réflexions et n’étant pas une personne qui se satisfait des situations approximatives, j’ai décidé de reprendre mes études en master spécialisé, à NEOMA, en Business Development et clients Grands Compte. Je suis alors en alternance en tant que commerciale, chez Thales, dans les systèmes de communication sécurisés.
Thales SIX GTS France (anciennement Thales Communications & Security) est une société du groupe Thales – spécialisée dans les produits et systèmes d’information et de communication sécurisés pour les forces armées et de sécurité, et dans les systèmes de sécurité urbaine, de protection des infrastructures critiques et des voyageurs – dont le siège social se tient à Gennevilliers.
Je suis rattachée à la direction commerciale française et assiste un commercial « Défense et Gouvernement ». Notre rôle consiste à prospecter, promouvoir et vendre produits et prestations sur le marché national gouvernemental et de défense.
Je passe une bonne partie de mes journées à faire des recherches – internes et externes à Thales – pour détecter des opportunités, en trouvant des produits ou des technologies à proposer à nos clients. Grâce à cela, j’ai fait la découverte de la Thales Digital Factory, l’accélérateur de startups de Thales – qui permet la création de « Minimum Viable Product », basés sur l’expérience utilisateur, développés en méthode agile et assurant de hauts niveaux de sécurité.
La deuxième partie du travail consiste à proposer des solutions adaptées au client et le convaincre. Pour cela, avoir un passé technique est utile car il permet d’avoir une compréhension complète du produit, ce qui facilite grandement les explications au client. Ainsi, le commercial analyse le besoin client, le compare à son catalogue et lui présente un devis, en lui expliquant de quelle manière nous pouvons répondre à sa requête. Chaque négociation devient alors unique – même s’il s’agit du même produit – et totalement dépendante du client ciblé.
Ainsi, le quotidien d’un commercial peut se résumer en trois points : analyse concurrentielle et veille technologique, mise en place de stratégie commerciale et participation à des réunions internes et clients.
Est-ce que je regrette mon choix ? Non, pas vraiment. Le rôle d’ingénieur commercial me correspond bien plus que celui d’ingénieur système. C’est d’abandonner un CDI qui n’est pas forcément évident à faire. Je ne le conseille d’ailleurs pas forcément aux étudiants. Une fois qu’on s’est habitué à un salaire confortable, reprendre une vie d’étudiant est une étape. En revanche, je pense que compléter sa formation d’ingénieur ESME Sudria avec un autre master est un choix judicieux et même une force, sur le marché de l’emploi. C’est une façon d’avoir un parcours totalement atypique et qui ouvre plus facilement les portes de certains métiers. Bien sûr que le poste d’ingénieur commercial est accessible pour tout ingénieur généraliste mais – sans école de commerce – il faudra attendre un certain nombre d’années d’expérience. Ce que l’entreprise vous apprend en plusieurs années, un master complémentaire vous l’apprendra directement. C’est aussi valable pour le commerce que pour la gestion de projet, d’après moi. En dernière année, je pense qu’il est important de se demander ce qu’on souhaite réellement faire et réfléchir à la formation complémentaire la plus adéquate à notre projet.
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