(Voir ou Revoir) Les robots imitant le vivant (Conférence en ligne du 5 mars)
Vous avez été nombreux à nous avoir rejoint le 5 mars pour cette visio-conférence sur le thème de « la robotique imitant le vivant ». Mais si vous n'avez pu la suivre ce 5 mars ou si voulez la revoir, cet article et les vidéos associées sont pour vous.
Cette soirée, qui traite un sujet très caractéristique du 21e siècle, s’inscrit dans le cadre des manifestations du centenaire de l’Association des Ingénieurs de l’ESME Sudria, mais aussi de la 32ième Journée Nationale de l’Ingénieur organisée par IESF.
J’ai eu le plaisir, pour cette soirée, d’accueillir Johan Verstraete directeur du campus ESME Sudria de Lille ainsi qu’Alex Caldas spécialiste en robotique et professeur à l’ESME Sudria à Paris. Ils ont permis des échanges intéressants notamment sur les questions techniques, car si j’ai longtemps œuvré dans les process industriels, je suis plus qualifié dans l’humain aujourd’hui que dans la robotique.
Alors…C’était il y a un siècle : le mot « robot » était entendu pour la première fois dans une pièce de théâtre du tchèque Karel Capel. Aujourd’hui les robots se sont multipliés et sont désormais parmi nous.
Ils seront bientôt omniprésents dans nos rues (robots de livraison), sur nos routes et voies ferrées (nettoyage de voirie, voitures autonomes, systèmes de surveillance et de régulation des moyens de transport), dans notre ciel (drones), en milieu marin (secours maritimes, explorations en zones difficiles). Sans parler des arts (composition musicale ou robot instrumentiste, design créatif). Sans parler des applications militaires parmi lesquelles un robot humanoïde a démontré qu’il pouvait se comporter comme un membre de commando, capable de tirer précisément sur des cibles en mode dynamique !
De plus en plus autonomes et connectés, les robots humanoïdes sont bardés de capteurs qui analysent leur environnement, hébergeant batterie, gyroscopes, servomoteurs, microprocesseurs et logiciels, leur permettant à la fois de garder leur équilibre et d’agir. Ils ont en quelque sorte leur propre système sensoriel, qui peut être dans certains cas plus performant que celui des humains.
Les robots en tous genres font des travaux que nous ne savons ou ne voulons pas faire. Voilà qu’ils deviennent des partenaires avec lesquels nous devons apprendre à dialoguer. Vous connaissez déjà Alexia qui n’est qu’un haut-parleur/micro connecté à une Intelligence Artificielle (IA) sophistiquée.
Grâce justement à l’IA, les robots les plus évolués font de l’apprentissage automatique, et de cette façon deviennent capables de s’adapter à des situations nouvelles. Dans l’apprentissage par renforcement, le robot va essayer différentes combinaisons jusqu’à trouver l’optimale.
Mais, voyons tout de suite quelques applications, avec d’abord la danse des robots de Boston Dynamics.
1- La danse des robots (Boston Robotics)
Ce qui est remarquable, c’est la vélocité de ces engins mécaniques imitant les humains. Ils sont capables d’exécuter des mouvements complexes au rythme de la musique.
Ils trouvent leur énergie dans la batterie qu’ils transportent, agissent avec une certaine autonomie d’intelligence, sans se télescoper.
2- Les trois robots : serpent, Sophia, papillon
Etonnant, non ?
- Le robot serpent peut gravir un poteau, mais on ne sait trop ce qu’on peut en faire.
- Le robot humanoïde prénommé « Sophia », que l’on reverra tout à l’heure, montre un visage féminin tout à fait expressif, avec la souplesse de sa peau. Sa parole, ses mimiques émotionnelles sont supportées par une IA lourde qui a capitalisé de longs apprentissages. Cette extraordinaire Sophia nous fait presque oublier que c’est une machine.
- Enfin les papillons sont un bel exemple de la catégorie des microrobots imitant les insectes.
Le robot marcheur de Boston Robotics, le même que le danseur de tout à l’heure, nous fait un numéro époustouflant, apte à garder l’équilibre sur tous terrains. Il est capable de sauter des obstacles, monter ou descendre des escaliers, se relever seul après une chute.
Les robots manutentionnaires à roues sont eux très rapides, mais ont besoin d’un sol lisse. Certains font pourtant exception, montés sur roues et jambes articulées.
Ces robots manutentionnaires fonctionnent bien sûr avec leurs programmes et algorithmes. Ils n’ont besoin ni de repos ni de pause-café…seulement d’un suivi de maintenance.
4- L’anguille suisse.
Ce robot nageur prototype imite une anguille ou encore une couleuvre d’eau. Il peut remplir en autonomie des missions en milieu aquatique, telles qu’investigations, analyses de polluants, et autres…
Il lui faut bien sûr pour cela un équipement en capteurs et transmetteurs spécialisés.
J’imagine que ce prototype peu encombrant devrait trouver des applications intéressantes.
5- Le robot humanoïde ASIMO de Honda va vous étonner aussi. Le voici
C’est le champion dans sa catégorie : marcheur et serveur, il s’exprime aussi par la voix comme son homologue moins abouti le robot français Nao de la société Aldebaran qui sait faire faire de la gymnastique aux personnes âgées en EHPAD, les distraire en les interpelant par leur nom, et les faire chanter.
Nous admirons la précision des gestes de ce robot servant une boisson après avoir dévissé le bouchon, et aussi son élégance de présentation masquant la mécanique. Les Japonais sont complètement séduits et son usage commence à se répandre.
6- Sophia en conférence, interviewée lors d’une présentation publique américaine
On peut lui poser toutes sortes de questions dans les domaines où elle peut répondre. Si elle ne sait pas répondre, elle trouve facilement le moyen de s’en sortir. Elle adapte ses réponses et ses comportements à ses partenaires qu’elle observe.
La mobilité de son visage constitue une performance technique remarquable. Elle est même capable de simuler certaines émotions !
7- L’Intelligence Artificielle
Cette video nous nous montre seulement quelques applications de l’Intelligence Artificielle.
L’IA, c’est l’intelligence de la famille des robots, connectée à leurs capteurs. Elle exige de grosses capacités de stockage de données. Elle traite l’information selon des programmes et algorithmes embarqués ou déportés.
Dans la dernière séquence, un expert commente les questions sociétales et éthiques que soulèvent l’IA et la robotique.
- Comment l’IA change -t-elle déjà les relations entre les humains ?
La machine sait faire des calculs difficiles et des tris très rapides, à partir d’énormes stocks de données. Elle permet à l’homme de mieux gérer la complexité croissante de notre société, d’y voir plus clair dans les situations aux nombreux paramètres, pour prendre des décisions plus fiables et plus rapides.
- Beaucoup de métiers liés à l’apprentissage vont disparaître, quand la machine le fait beaucoup mieux.
Exemples : La météo, la conduite de processus automatisés, la prévision d’évènements, le contrôle et la surveillance, beaucoup de tâches administratives, l’assistance à la vente pour des produits techniques, la recherche et le classement d’archives, une partie de l’enseignement, l’assistance à la conception, la sélection des informations, les manutentions, l’assistance aux soins médicaux et chirurgicaux, le pilotage automatique de moyens de transport, des actions militaires ou de secours dangereuses
Toutefois les métiers qui ont un lien avec l’affectivité seront davantage protégés.
- Les robots vont-ils concurrencer l’humain ?
Il faut prendre en compte que la machine et son IA ne sait pas se définir ses buts, des objectifs, des orientations nouvelles, car c’est l’homme qui les lui donne. Là est sa limite.
La machine ne sait pas aller vers l’inconnu. Néanmoins, elle peut faire des apprentissages pour affiner sa compétence dans les programmes d’actions qui lui sont donnés. Pourtant, bien des choses faites avec facilité par des humains sont d’une extrême difficulté à reproduire pour une machine. Exemple : lorsqu’on « sent » au téléphone que la conversation touche à sa fin…
- La robotique fait des progrès spectaculaires, mais les machines sont encore très loin de pouvoir apprendre comme les humains. Les chercheurs, qui sont aussi français, explorent diverses pistes pour y parvenir davantage ; la puissance des ordinateurs continue de progresser. On commence à parler de l’ordinateur quantique.
En guise de conclusion :
Un robot pourrait être une personne de compagnie sachant lire, donner des nouvelles, raconter des histoires, converser avec des personnes âgées ou autres.
Il pourrait être une aimable hôtesse d’accueil, distribuant des badges, objets ou documents à l’entrée d’une salle de réunion, capable de présenter les invités, ou encore un serveur dans un restaurant chic.
Pourrait-on un jour voir un robot faire du coaching ? Pour moi, ce n’est pas demain la veille !
Un système conversationnel doit pouvoir offrir aux utilisateurs partenaires des interactions fluides et naturelles. Le robot devra pour cela être à la hauteur c’est à dire capable de lire les émotions manifestées par son interlocuteur, et adapter ses réponses (c’est-à-dire des comportements, des émotions virtuelles manifestées qui soient cohérentes).
Nous avons vu que Sophia commence à savoir le faire…
Alors rêvons un peu : Si un robot humanoïde bien fait comme ASIMO, peut un jour lire les émotions d’une personne et y répondre par d’autres émotions, celle-ci ne va-t-elle pas l’aimer et s’y attacher ?
Mais rien n’est gratuit, la chose aura toujours un coût, comme peut l’être une voiture de luxe !.
Nous resterons sur ces questions ouvertes…On peut néanmoins prédire que l’avenir robotisé ne manquera pas de nous étonner !
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