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Le tutorat et l'apprentissage, ils le pratiquent et ils témoignent de leur passion ...

Evénement école-AIESME

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07/02/2024

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 L'apprentissage a besoin d'ingénieurs diplômés de l'ESME

Cet article vous explique le rôle des diplômés bénévoles, et vous fera découvrir les témoignages des différents tuteurs et d'un apprenti pour vous donner envie de rejoindre l'équipe des tuteurs académiques (diplômés et bénévoles).


L’apprentissage : vertu d’un système dont tout le monde sort gagnant (Par Roger Durkheim, ESME 1977)

L’apprentissage. Ce mot ancien rappelle souvent le travail manuel appris sur le terrain pour des jeunes peu destinés à faire des études. Aujourd’hui c’est une voie ouverte à tous les niveaux, du CAP au Bac +5 et plus, qui permet d’associer aux aspects théoriques d’un enseignement « scolaire » la pratique de la vie en entreprise, en général sur un mi-temps de part et d’autre. L’apprenti signe un CDD en entreprise et il est rémunéré pendant toute sa scolarité sur la base d’un temps plein. Ses frais d’études sont pris en charge par des structures spécialisées.

Il y a actuellement en France plus de 800 000 apprentis, avec un objectif gouvernemental de dépasser le million en 2027.

La première promotion d’ingénieurs à l’ESME date de 2004 et des tuteurs académiques membres du corps enseignant étaient en place. Face au développement de cette filière, l’école a sollicité l’AIESME courant 2020, pour prendre progressivement le relai de ses propres tuteurs et l’aider à améliorer l’encadrement des apprentis.

Il nous a donc fallu trouver, dès septembre 2020, des tuteurs prêts à accompagner des jeunes tout au long des trois années du cycle ingénieur.

Une belle aventure et de beaux défis nous attendaient en partant de zéro :

  • mettre en place une structure de pilotage au sein l’association ;
  • créer une coordination avec l’école ;
  • définir en détail les missions des tuteurs ;
  • mobiliser le réseau des Sussus pour recruter des tuteurs bénévoles expérimentés (7 ans d’expérience et plus) ;
  • animer le réseau des tuteurs qui allaient découvrir une nouvelle mission.

Nous avons modestement démarré avec 27 tuteurs et 49 apprentis. Chaque année, de nouveaux étudiants sont arrivés, et cette année nous avons fait notre 4e rentrée avec 154 tuteurs et 260 apprentis (sur les 350 inscrits, certains étant encore tutorés par l’école). Une belle entreprise à faire tourner !

Nous avons bien sûr rencontré au cours de ces années des difficultés : le stress de la rentrée : « quand aurons-nous les listes d’étudiants ? Allons-nous avoir assez de tuteurs ? » ; une coordination des missions avec l’école, qu’il a fallu roder progressivement ; et puis aussi quelques tuteurs pas toujours très disponibles pour leurs étudiants.

Mais au final le bilan est très positif avec de grandes satisfactions :
Tout d’abord, ceux sans qui rien n’existerait : Des tuteurs engagés, dont la très grosse majorité de ceux de la première heure sont encore là. L’équipe est variée en termes d’horizons géographiques (Europe, Asie, Amérique), de profils (retraités et actifs, hommes et femmes, avec des expériences diverses) et de formation ESME (totalement académique ou en apprentissage).
Les tuteurs ont progressivement développé des relations fortes avec leurs apprentis, sans oublier les maîtres d’apprentissage qui sont les patrons des apprentis dans l’entreprise. Ils ont aussi détecté des difficultés importantes rencontrées par quelques étudiants et contribué ainsi à leur résolution.
La structure de pilotage au sein de l’association est restée légère : De deux au début, nous sommes maintenant trois, bien soutenus par la secrétaire de l’AIESME, pour coordonner environ cinq fois plus d’apprentis et de tuteurs.

Cette coordination se traduit aussi par des réunions bilans régulières et conviviales avec un nombre de tuteurs croissant, en présentiel ou distanciel (nous étions plus de 60 à la dernière).

En conclusion, un seul mot : rejoignez-nous !

L’exemple de Nasser, apprenti interviewé par Yves Verdet, ESME 1970

« J’ai rencontré Nasser, un ingénieur heureux, ravi de son cursus par apprentissage, un choix délibéré qui ne l’a pas déçu et qu’il conseille aux plus jeunes de suivre. Nasser (ESME 2023) est un diplômé qui poursuit son cursus professionnel là où il a fait ses années d’apprentissage, une filiale de la SNCF, en développant des programmes informatiques d’automatisation de processus et en participant au projet de mise en place d’un ERP.

Choisir l’apprentissage lui était nécessaire pour appréhender le travail en entreprise et mettre en pratique une connaissance théorique apprise à l’École. Les stages obligatoires dans le cursus académique n’étaient pas, de son point de vue, suffisants pour réaliser ce que serait son travail de tous les jours tant sur les aspects techniques que sur les aspects relationnels ou comportementaux. 

Le rôle de ses maîtres d’apprentissage et de son tuteur académique est pour lui essentiel par les conseils donnés : tant techniques que sur les façons d’être avec ses collègues ou de présenter ses résultats. Des conseillers attentifs et bienveillants dont il avait besoin. Il a une grande reconnaissance pour eux ». 

Le témoignage de Nasser (ESME 2023)

« Je suis reconnaissant envers mes deux tuteurs pour leurs expériences partagées et leur désir de transmettre. Apprendre à leurs côtés a été une véritable chance ».

« Le soutien de Jean-Paul Bourguet, mon tuteur académique, s'est avéré inestimable dans la présentation de mes réalisations. Il m'a prodigué d'excellents conseils, sur l'importance de la relecture constante pour remettre en question mes idées et guider le lecteur vers les points cruciaux, sur les points-clés d'une communication efficace pour captiver l'auditoire, sur l'observation des réactions du public (mouvements de tête ou autres signaux).

Mon deuxième maître d'apprentissage, Monsieur Xavier Léna, a largement enrichi ma compréhension du fonctionnement d'une entreprise et de l'évolution de l'informatique. Ses expériences m'ont également enseigné des méthodes de travail efficaces tel que la méthode Agile. Sur le plan professionnel comme personnel, Xavier a été un véritable mentor. Sa capacité à encourager le développement de compétences et sa confiance en mes capacités ont grandement contribué à mon épanouissement ». 

Le tutorat, une vocation

Le témoignage de Jean-Paul Bourguet (ESME promo 1981)

« Mon père m’a toujours tenu un discours en faveur de l’apprentissage. Pour lui, c’était essentiel d’aller en entreprise, mettre les mains dans le cambouis et voir comment ça se passe. Fort de cette éducation, j’ai tout de suite accepté lorsque Roger, collègue chez Areva, m’a proposé de prendre deux premiers étudiants sous mon aile, pour les accompagner de la première année d’études jusqu’au diplôme. 

Être leur tuteur, c’est se mettre à leur disposition, gratuitement, avec générosité et envie. J’ai du temps, ils savent qu’ils peuvent me contacter, par mail, par texto, par téléphone, sur tous les sujets où ils ressentent un besoin, des sujets techniques comme de simples vérifications orthographiques, car savoir écrire un rapport ou un compte rendu sans faire de faute est très important. 

Nous sommes aussi là pour leur parler de la vie en entreprise, partager nos expériences, notre vécu. Une manière peut-être de leur éviter quelques écueils. Et puis dans la vie de tous les jours, nous pouvons donner un conseil ou un coup de main. Je pense notamment aux étrangers qui arrivent en France et pour qui quelques repères par rapport à notre culture peuvent s’avérer utiles. 

Les étudiants que j’ai (ou eus) en tant que tuteur sont des jeunes vifs, intelligents, qui ont fait (ou font) leur apprentissage chez Spie Batignolles, chez SNCF, chez Ciélis chez Thalès, chez Safran, ou à la Cogema… Je prends plaisir à leur transmettre un peu de mon savoir. À l’inverse, passer du temps avec des élèves qui sont aujourd’hui à l’École m’aide à voir si je suis encore dans le coup [sourire]. Certains d’entre eux me rappellent un peu d’anciens camarades de promo, je retrouve leur entrain, leur fraicheur. J’ai été élevé dans cette culture qui consiste à dire que si l’on peut donner un coup de main, alors il faut le faire ». 

Aider les jeunes à faire les bons choix

Le témoignage de Xavier Léna (Maitre d'apprentissage, chez Fowardis)

« Nous devons être de bon conseil, inciter à la lucidité dans les moments importants. Par exemple, au moment de découvrir le marché du travail, certains jeunes sont tentés d’aller là où le salaire sera le meilleur. C’est compréhensible mais ce n’est pas forcément le meilleur choix. Il faut parfois savoir accepter de gagner 1 000 euros de moins dans une structure où les missions qui vous seront confiées vont vous apporter bien plus, aujourd’hui et pour le reste de votre carrière. 

Certaines sociétés avec des grilles salariales très déterminées et très peu de marge de manœuvre vont aussi parfois compenser un salaire un peu en-dessous par des offres de formation qui vous auraient coûté très cher s’il avait fallu vous les payer vous-même. Ce genre de détails doit rentrer dans la balance, être pris en considération dans le package, où le seul salaire fixe ne saurait être un critère exclusif. 

Les jeunes apprentis et diplômés doivent aussi savoir prendre le temps de sonder leur réseau, échanger avec leurs pairs, leurs camarades, comparer les offres et les parcours des uns et des autres, prendre la mesure du marché. 

Enfin, il faut les inciter à passer des entretiens, dès que possible, se forger une expérience, renforcer leur discours, de manière à être prêts à éviter les pièges tendus par les recruteurs, à s’aguerrir dans cet exercice si important ». 

« Sortir de sa zone de confort »

Le témoignage de Laurent Sampers (Maitre d'apprentissage, SNCF Réseau - Direction Ile de France)


« Le tutorat, c’est avant tout un échange. Pour accompagner au mieux une personne, il faut bien la connaître et qu’elle nous connaisse bien. Cet exercice nous fait sortir de notre zone de confort. Et pour cause, là où un stagiaire reste généralement quelques mois tout au plus, un apprenti est là pour deux ans. On ancre la relation dans une durée. Pendant ce temps, nous devons l’aider, l’accompagner, l’aiguiller. C’est utile pour eux, mais c’est aussi extrêmement valorisant pour nous, qui contribuons à former quelqu’un, qui lui-même va apporter à son entreprise tout au long de sa carrière. C’est une mission très positive, pour tout le monde ». 


 Retrouver le document de présentation du tutorat ici

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