(A LIRE) orientation de l'attention (Coin du coach septembre)
Orientation de l’attention
L’ingénieur que vous êtes sait se mettre en tension sur un sujet qui lui tient à cœur. Vous savez vous concentrer, quand il s’agit de faire face à une question qu’il faut résoudre.
Quand vous conduisez, bricolez, quand vous exprimez à votre façon un talent artistique, quand vous êtes au cœur de votre expertise professionnelle…votre attention se focalise. Le cerveau travaille intensément, des émotions l’accompagnent.
Mais quand il s’agit de l’attention relationnelle, qu’en dites-vous ?
Direz-vous que ça vous fatigue souvent ? Que parler de vous est la seule chose qui vous anime ? Que vous n’écoutez à 100% qu’une fois sur cinq ? Sans doute pas, pourtant…
On connait le conseil : « La responsabilité de l’émetteur est de s’assurer que le récepteur est prêt à l’écouter, tandis que la responsabilité du récepteur est de se mettre réellement à l’écoute de celui qui parle. »
Sinon le dialogue sera médiocre, le partage dégradé.
Il s’agit bien d’une question d’attention,
En effet, si l’écoutant n’écoute pas (ou peu) ce que l’autre exprime, s’il ne fait attention qu’à son dialogue interne, préparant sa réplique ou la question suivante, les conséquences vont surgir :
- L’autre va s’en apercevoir et abréger sa pensée, ou peut-être ne rien dire et vivre une frustration. S’il ose protester que ce qu’il dit mérite d’être bien entendu, il devra se répéter. Le ton va monter.
- Être bien écouté fait naître un sentiment de sécurité et de reconnaissance, pousse au rapprochement.
A l’inverse, manifester mais sans le dire qu’on n’est pas ou peu intéressé par le discours d’autrui va créer une prise de distance.
- Focalisé sur ce qui vous intéresse, non sur ce qui intéresse l’autre, vous n’êtes pas en mesure de saisir son lntention, son besoin, ce qu’il recherche.
- Encombré par ce que vous voulez défendre, n’ayant pas compris à qui vous avez vraiment à faire, vous n’avez rien gagné, seulement perdu l’opportunité de gagner son estime.
Car gagner l’estime d’autrui demande de l’attention.
Quels sont dès lors les ingrédients nécessaires pour activer votre attention sur ce qui se passe, sur la personne qui vous parle ?
- Déjà, le vouloir : Motivé par l’enjeu, l’intérêt ainsi que l’empathie pour les gens.
- Choisir l’orientation de son attention :
- Si c’est à moi que j’accorde le plus d’intérêt, mon attention, ma vigilance, vont s’occuper prioritairement de ce que je pense, de ce que je veux présenter ou défendre, attentif à mon comportement, à mes émotions, au temps qui s’écoule, à ce qui va se passer ensuite…
- Si c’est l’autre qui m’intéresse d’abord, l’attention va se concentrer sur ce qu’il exprime. Mais peut-être également sur son charme ou son aspect déplaisant, sur ce qu’il représente pour moi, sur son comportement…Pour quelques instants, je puis me mettre à sa place et ressentir ce qu’il ou elle éprouve. Toutes ces informations vont nourrir mes réactions.
Il s’agit de trancher : « qui » est le plus important, là, juste maintenant ?
- Accepter comme un cadeau bénéficiant à chacun, de donner le temps nécessaire et aussi le meilleur de soi à l’évènement relationnel, conscient de « qui est qui, là maintenant, avec moi ». L’autre vous le rendra bien !
- Engagement du cœur : L’ouverture du cœur change la couleur du dialogue, crée un « accord vibratoire » : on va « se lâcher », se comprendre plus en profondeur. La participation du cœur augmente l’intérêt de la relation, mobilise donc l’attention.
- Engagement du corps : L’attitude corporelle étaye l’intérêt porté à autrui, la posture et la gestuelle canalisent l’attention.
Associé-dissocié : les deux derniers ingrédients (cœur et corps) vont se moduler selon que vous êtes associé à l’objet de votre attention ou dissocié du temps.
Si vous êtes « dissocié du temps » (dominante de votre personnalité), vous serez orienté sur les buts, comptable du temps passé, capable de dissocier vos émotions des évènements, avec une certaine difficulté à vous imprégner du présent.
A l’inverse, si vous êtes naturellement « associé à ce que vous vivez », totalement dans l’instant présent, vous ressentez fortement les émotions, libérant votre créativité en perdant la conscience du temps qui passe.
J’ai souligné l’importance de savoir bien orienter son attention, pour la faire travailler comme on tient la bride d’un cheval. Ceci exige de rester en éveil.
N’oubliez pourtant pas de mettre votre vigilance au repos, dès que vous pouvez vous accorder quelques moments de récupération, de rêve. Votre équilibre, votre efficacité, en dépend.
@@@@@@
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