(A LIRE) J'en ai marre d'avoir toujours raison, le coin du coach (mai 2021)
J’en ai marre d’avoir toujours raison
Lors d’un arrêt sur l’autoroute, mon café en main, je jetais un coup d’œil sur le stand des brochures, cartes et divers. Parmi les cartes, celle-ci m’a interpellé et fait sourire : « J’en ai marre d’avoir toujours raison ». Achetée, la voilà installée dans ma cuisine, la pièce où l’on discute le plus en couple…
Nombreux sont ceux qui veulent avoir raison et en jouissent. Je n’irai pas jusqu’à dire que je ne me sens pas concerné quelque peu, comme un grand nombre parmi vous, n’est-ce pas ?
On peut même dire que ces « raisonneurs » sont très vivants, cherchant à faire quelque chose de leur vie, assumant leurs responsabilités. Mais découpons un peu cette pulsion réflexe qui consiste à défendre mordicus sa position dans la vie privée ou professionnelle :
Elle aime s’appuyer sur la conviction que « je suis quelqu’un de bien, travailleur, intelligent, qui se cultive, compétent et de bon sens, conscient de la complexité du monde, intéressé par ce qui impacte mes valeurs ».
Certes, mieux vaut avoir une bonne image de soi plutôt que l’inverse ! Mais cette attitude impacte nos comportements, avec des réactions souvent trop rapides. Le raisonneur va parler plus fort que d’autres, avec une assurance primaire ou subtile, partiellement fondée sur de « l’à peu près » ou du « j’ai le sentiment que ». Cette assertivité tire son énergie de ce qu’on appelle un « bénéfice », car « avoir raison » donne de la jouissance (émotion positive agréable).
Les bénéfices sont plus ou moins conscients. Peut-être, ami lecteur, te reconnaîtras-tu dans l’un d’entre eux :
- « Je veux montrer que je suis quelqu’un de bien, à qui on peut faire confiance. »
- « Je ne veux jamais perdre le contrôle et pour cela cherche à rester leader. »
- « Je veux qu’on me remarque, j’aime capter l’attention des autres, jouer la star. »
- « Je veux montrer qu’il y en a un qui dirige, c’est moi. »
- « J’ai le souci des autres, que je veux aider par mes conseils à y voir plus clair sur les problèmes qui se posent, pour faire les bons choix. »
- « Avoir raison, ça éradique la peur de l’incertitude et du doute sur ce qu’il y a lieu de faire pour se protéger. »
- « Finalement, mon besoin d’être aimé passe par le souci d’être admiré (e) pour ma séduction de compétence. »
Très bien, mais maintenant, mettons-nous à la place de l’autre qui écoute le raisonneur.
Il (elle) peut avoir de l’estime pour votre compétence, trouver que vous êtes une personne de confiance. Ce qu’il ne vous dira pas (sauf s’il y a conflit), que vous n’aimeriez pas entendre, pourrait être :
- Tu parles tout le temps comme si tu avais la vérité, il n’y a pas de place pour une vraie discussion où, moi aussi, je pourrais dire mon point de vue, même s’il est partiel ou différent du tien.
- Tu ne t’intéresses pas à ce que peuvent penser les autres. Je n’ai plus qu’à me taire.
- Tu t’écoutes toi, mais tu peines à écouter les autres.
- Les compromis sauvegardent ce que défendent les parties, et tu n’aimes pas les compromis.
- Tu m’énerves avec ta grande gueule à vouloir toujours être le meilleur qui a le dernier mot !
- Ne fais pas le professeur, parce que la complexité des êtres et des choses te dépasse forcément.
Vais-je dès lors accepter avec humilité et bienveillance, de ne pas « savoir » ou encore de ne plus chercher à tout prix à « avoir raison » même si je crois penser juste ?
Se demander : « Qu’est-ce que je perdrais en le faisant ? »
Le risque en donnant plus d’importance à l’autre, c’est d’être aimé davantage…
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