Former les talents de demain : interview de Marc Sellam (ESME 1974)
Marc Sellam, Président-Directeur Général Ionis Education Group a été interviewé en octobre dernier par ECORESEAU Business. Voici le contenu de l'article.
Il est à la tête du plus grand groupe d’enseignement supérieur privé français. Débrouillard et passionné par l’univers de l’éducation, Marc Sellam a fondé le Groupe IONIS en 1980. Lui l’ingénieur, formé sur les bancs de l’ESME Sudria, a voulu commencer par fonder une école… de commerce ! « C’était le plus facile, les formations tertiaires ne nécessitent pas de laboratoires par exemple », illustre l’entrepreneur. Après l’ISEG, 27 écoles et entités suivront au fil des décennies, et de plus en plus au sein des territoires. ISG, EPITA, IPSA… voilà des noms qui vous parlent sans doute, tous ces établissements appartiennent à la galaxie IONIS. Certaines ont été créées de toutes pièces, d’autres ont été reprises et redressées. Quoi de plus beau que d’entreprendre dans un secteur qui construit les nouvelles générations, les décideurs de demain ? ...
Vous créez le Groupe IONIS en 1980 en commençant par l’ISEG. Pourquoi se lancer dans le secteur de l’éducation ?
La création de l’ISEG arrive en effet en 1980, mais avant, j’ai travaillé nombre d’années dans des grands groupes. Ingénieur de formation et diplômé de l’ESME en 1974, j’ai mis mes compétences au service d’entreprises comme Thompson (devenue Thalès aujourd’hui, ndlr), IBM, et de ce qui s’appelait à l’époque la Direction de l’enseignement supérieur des postes et télécommunications. Durant ces années-là, après mon diplôme la France préparait sa numérisation des réseaux, soit tout ce qui allait amener à Internet. Mon problème à moi, c’est que je n’étais pas si heureux. ...
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Aujourd’hui, vous comptez 29 écoles et entités, existe-t-il un ADN commun ?
Ce qui relie toutes ces écoles, une chose avant tout : mettre l’étudiant au centre de notre logiciel. L’avenir de l’étudiant prime sur le rendement économique de nos écoles, même si cela compte évidemment. … je ne pouvais pas prendre la parole sans être associé à ce monde de l’argent, comme si nous ne pensions pas au destin des étudiants accueillis. Il a fallu se battre contre ce préjugé, aujourd’hui la situation s’est améliorée.Par ailleurs, tous nos établissements font preuve d’un esprit d’innovation perpétuelle. Aucun projet pédagogique ne doit rester figé. Les programmes évoluent en continu, pour s’adapter aux impératifs de l’époque. Enfin, la transversalité est quelque chose qui compte beaucoup pour nous. Oui des liens et des passerelles se font entre une école business et une école d’ingénieur. C’est facile à dire aujourd’hui, d’autres groupes tentent de le faire ou le font via des rapprochements entre écoles extérieures… alors que pour nous cette transversalité s’opère directement en interne, entre nos propres écoles.
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Nous retrouvons des écoles dédiées à l’informatique, à l’ingénierie, au sein du Groupe IONIS. Qu’en est-il de la féminisation de ces filières ?
Nous améliorons au fil des années nos performances en matière de féminisation des formations technologiques. Simplement nous ne sommes toujours pas parvenus à l’équilibre car nous sommes avant tout dépendants de la manière dont le lycée évoque ces possibilités d’orientation auprès des jeunes filles. Nous arrivons après, et nous ne pouvons accepter que les candidats qui postulent… Or si les filles sont moins nombreuses à postuler, elles seront également moins nombreuses au sein de nos formations. C’est logique.
De quelle(s) nouveauté(s) concernant vos écoles peut-on parler dans les mois ou années qui viennent ?
Renforcer les écoles déjà
existantes plutôt que d’en
créer de nouvelles
Pour la prochaine rentrée 50 000 mètres carrés seront ajoutés à nos campus, afin de les agrandir et contribuer à ce que nos étudiants fréquentent, comme je vous le disais, de véritables lieux de vie. Le but étant de redonner encore plus de poids à ce qu’il se passe à l’intérieur de nos établissements, là où se tissent un réseau et des relations utiles pour l’avenir professionnel des étudiants.
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Votre groupe accueille entre 35 000 et 40 000 étudiants, quel regard portez-vous sur la jeunesse ?
Les nouvelles générations veulent travailler autrement. Ce ne sont pas à elles de s’adapter mais à nous. Inutile de leur rabâcher comment les aînés fonctionnaient avant, dans leur manière de travailler ou d’apprendre. A quoi bon rester prisonnier du passé ? Nos écoles défendent l’innovation, ce serait contradictoire d’imposer à nos étudiants les méthodes d’apprentissage qu’on a connues. Les cours, aujourd’hui, ils peuvent les avoir facilement. La relation avec les professeurs par exemple a changé, elle se veut plus proactive. Et c’est tant mieux.
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