(Pour réfléchir) “Pourquoi travailler dur pour mon patron ?”
“Pourquoi travailler dur pour mon patron ?” : quand les salariés remettent en cause leurs conditions de travail
(article publié dans Haward Business Review)
Une frontière de plus en plus floue entre vie privée et vie professionnelle, une quête croissante de productivité, des semaines qui dépassent souvent les 35 heures de travail… Face à ce constat, les salariés n’hésitent plus à remettre en cause leur appartenance à l’entreprise : ils exigent le respect de leurs accords contractuels et se posent ouvertement la question : “Pourquoi travailler dur pour mon patron ?”
La Grande Démission (traduction de Great Resignation), phénomène né aux Etats-Unis, est devenu un sujet omniprésent dans la presse française. Un « tsunami de turnovers » mondial est prévu avec une rotation des employés qui va atteindre des records. Dans les pays européens, cette tendance est marquée par une difficulté croissante à trouver des talents. Pourquoi tant de personnes cherchent-elles à quitter leur travail ? Et pourquoi avons-nous tant de difficultés à attirer et à fidéliser les salariés ?
La crise du Covid-19 a provoqué un changement de regard des salariés sur la place du travail dans leur vie : c’est ce que l‘on appelle « la centralité du travail ». Ce changement est le résultat de l’évolution des conditions de travail, au cours des trois dernières décennies, et de l’émergence de nouvelles valeurs sociales. Nous pouvons repérer trois tendances spécifiques : une augmentation des heures de travail, une quête croissante de productivité, enfin une érosion entre la vie privée et la vie professionnelle.
1- De plus en plus d’heures de travail
Les employeurs demandent à leurs salariés d’exercer de plus en plus de responsabilités. Ce qui, humainement, n’est pas possible. Aujourd’hui, la plupart des salariés travaillent plus de 35 heures par semaine. ...(voir la suite dans l'article complet)
2- Une quête croissante de productivité
Dans ce cas précis, il ne s’agit pas de réaliser plus d’heures de travail mais de devenir plus efficace et productif en un temps donné. Pour cela, les entreprises investissent dans la formation, dans de nouveaux outils ou encore dans les dernières techniques de gestion. ... (voir la suite dans l'article complet)
3- Une frontière qui s’efface
A l’arrivée, cela rend de plus en plus floue la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle. C’est ce qu’on appelle « le travail omniprésent ». Ce n’est pas seulement lié au fait que la technologie permette de travailler depuis n’importe quel lieu, mais à l’importance grandissante que prennent l’entreprise et notre travail dans notre vie personnelle. ... (voir la suite dans l'article complet)
Le point de bascule
Au fil du temps, lors de la pandémie, ces tendances sont devenues encore plus évidentes, affectant différemment les salariés. Certains ont subi beaucoup de pression pour accroître encore davantage leur productivité, voyant le travail investir de plus en plus leur espace privé. Tandis que d’autres se sont retrouvés avec beaucoup plus de temps libre, pouvant profiter d’être chez eux.
Ce nouveau contexte a incité bon nombre de salariés à s’interroger sur l’importance qu’ils accordent à leur travail et à leur carrière. Certains ont souhaité retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ; d’autres se sont senti encore plus motivés qu’auparavant, portés par de nouvelles conditions de travail qui leur convenaient bien.
Ce que cela signifie pour l’entreprise
Aujourd’hui, les salariés n’hésitent plus à remettre en cause leur appartenance à l’entreprise : ils exigent le respect de leurs accords contractuels et surtout, ils accordent plus d’importance à la question : “Pourquoi travailler dur pour mon patron ?” Afin d’anticiper ce qui pourrait être une rupture sociale entre employés et entreprises, ces dernières doivent dessiner les contours d’un nouvel environnement de travail.
Les entreprises pourraient s’appuyer sur deux positionnements différents : l’importance du travail pour l’employé (la centralité du travail dans sa vie) ou la place de l’entreprise dans la vie de l’employé (la centralité de l’employeur). La matrice qui suit explique le rôle ou le profil que l’entreprise pourrait adopter, selon les besoins et les motivations intrinsèques de l’employé.
Nous proposons quatre pistes de réflexion en interne :
1- Ne pas considérer le salaire comme seule source de valeur. La majorité des études en la matière s’accordent sur un principe : la rémunération n’est plus l’étape centrale lorsqu’il s’agit de réinventer le lieu de travail. La réponse est la valeur. ... (voir la suite dans l'article complet)
2- Faire en sorte de respecter le contrat. Les salariés souhaitent que les conditions de travail négociées soient respectées : que ce soit le temps des vacances, le droit à la déconnexion ou le respect des tâches mentionnées dans une description de poste, ils attendent que leur employeur soit investi sur le sujet....(voir la suite dans l'article complet)
3- Miser sur la reconnaissance. Les salariés s’attendent également à ce que leur employeur s’intéresse davantage à eux, et qu’il prenne soin d’eux. ... (voir la suite dans l'article complet)
4- Rechercher continuellement des adéquations. Les employeurs doivent également se préparer à échanger sur des sujets de plus en plus complexes et « sur mesure ». ... (voir la suite dans l'article complet)
Le défi de la gestion des ressources humaines n’a jamais été aussi complexe. ... (voir la suite dans l'article complet)
De manière générale, les employés partagent pourtant les mêmes envies : ils souhaitent être reconnus, traités avec bienveillance, disposer de moyens adaptés, bénéficier d’un climat de tolérance, pouvoir harmoniser leur espace personnel avec le temps professionnel et parvenir à mieux envisager leur avenir professionnel. En contrepartie, ils sont aussi prêts à être proactifs, engagés, motivés et plus présents encore. Finalement, les deux parties prenantes partagent le même objectif : rendre le projet d’entreprise pérenne. Et même si le défi s’avère complexe, des solutions adaptées seront toujours envisageables.
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés