Un pilote et ingénieur d'essais en vol (ESME 59) à l'honneur
Le 20 mai dernier Gérard Guyot (1959) recevait, dans les salons remarquables de l'Aéro-Club de France à Paris, des mains de Michel Polacco, journaliste expert aéronautique, la Médaille de l'Aéronautique qui récompense ses nombreuses années de service pour les essais en vol et l'aéronautique.
Suite au propos de Michel Polacco évoquant sa carrière et son engagement pour l'aviation (voir ici le résumé de carrière de Gérard présenté par MP) voici les éléments principaux de sa réponse :
Je suis très honoré de recevoir cette médaille vraiment spécifique au monde aéronautique qui a été et est encore le mien depuis 60 ans.
Recevoir une telle médaille, avec les investigations qui la précèdent, conduit à remonter le temps et à revoir tout ce qu’on a pu vivre depuis être rentré dans ce monde fascinant de l’aviation.
Une vie dans le milieu des essais en vol ne connaît jamais la routine, l’ennui, car c’est un monde en mouvement permanent, progressant au rythme des évolutions technologiques.
Les essais en vol, c’est un petit monde où tout le monde se connaît, même au niveau international.
Contrairement aux pilotes de ligne, nous volons parfois sur plusieurs types d’avions dans la même journée : c’est formidable !
Après mon début de carrière au CEV (Centre d'Essais en Vol), j’ai eu le privilège de rejoindre Airbus moins de 3 mois après le 1er vol du tout premier avion, c’est à dire au moment où nous n’étions qu’une poignée d’hommes partant de zéro.
En plus de faire des vols d’essais, nous étions envoyés à travers le monde comme des missionnaires pour dire que nous existions et que nous avions un avion qui était le premier gros porteur avec seulement 2 moteurs.
Ce fut la belle époque des pionniers avec un développement de nouveaux avions à un rythme soutenu.
Revenir en arrière permet aussi de se dire : qu’est ce que je laisse derrière moi ? De quoi puis je être fier ?
Un avion exceptionnel : l’ A320, avion à bord duquel j’étais pour son premier vol en 1987.
Et bien aujourd’hui, 35 ans après, avec ses évolutions, il a été commandé à 17000 exemplaires et plus de 10000 ont été livrés. C’est aujourd’hui l’avion le plus vendu au monde.
Autre fierté récente : j’avais organisé et effectué une démonstration de l’A330 à Lhassa au Tibet pour démontrer qu’on pouvait franchir l’Himalaya avec un seul moteur. Et bien une nouvelle compagnie chinoise qui s’appelle Tibet Airlines vient de commander des A330.
Enfin je suis fier de voir que partis de rien nous sommes devenus numéro 1 mondial des avions commerciaux.
Retrouvez ici l'interview de Gérard publiée dans la revue n°377
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